AD81 3E61/6 M° MAHUZIES Castres, Tarn

12 Brumaire an IX Contrat de mariage entre

André [Jean-Pierre (1)] BATIGNE et Anne BENOIT

Aujourd'huy douze Brumaire an Neuf de la République française après midy dans Castres, chef lieu d'arrondissement département du Tarn par devant le nõre public à la residence dud Castres soussigné, présents les témoins bas nommés, ont été faittes les conventions de mariage ci après

Entre le citoyen Jean-Pierre BATIGNE fils mineur de Jean BATIGNE travailleur de terre et de feue Jeanne SOL, demeurant en qualité de valet chez le citoyen Malclaret au lieu de Malclaret commune dud Castres, assisté dud Jean BATIGNE son père demeurant à Roquecourbe d'une part

Et Anne BENOIT fille majeure de feu Jean BENOIT aussy travailleur de terre et Anne FAU (2) demeurant avec sadite mère et d'elle assistée au lieu de Sioutal commune de St Jermier arrondissement de Castres d'autre part

lesquels futurs époux promettent se pendre en vray et légitime mariage cy celui accomplir préalablement les formalités de droit observées à peine pour le refusant d'être tenu de tous dépends dommages et intérets envers l'acquiessant

et en faveur du présent mariage la ditte Anne FAU mère de la future donne et constitue en dot a sa ditte fille future épouse en avancement d'hoirie la somme de trente francs un cabinet bas, une veste et jupe de maison, un habit, deux linceuls et deux serviettes, laquelle ditte somme et susdits effets que les parties déclarent n'excéder pas en valeur la somme de soixante dix francs le dit futur époux déclare devant moy nõre et témoins l'avoir reçu avant le présent et sous la foi d'icelui de laditte Anne FAU mère en fait quittance et reconnaissance en faveur de la future

Comme aussy en même faveur dudit mariage le dit BATIGNE père donne à son dit fils futur époux la somme de trente francs, un lit complet avec quatre linceuls et un cabinet, laquelle somme et susdits effets que les parties déclarent n'excéder pas en valeur cinquante francs le futur époux déclare avoir reçu le tout de son dit père peu avant le présent, en fait quittance;

comme aussy déclare le dit BATIGNE père en faveur dudit mariage il se départ et désiste en faveur dudit futur époux de tous ses droits délaissés par laditte feue SOL son épouse pour la portion seulement qui concerne le dit futur époux, pour par ce dernier retirer (?) les dits droits quand bon lui semblera; lesquels droits le dit futur époux déclare ne (.) pas en valeur vingt francs

Auquel effet et pour observer tout ce dessus, les parties obligent leurs biens à justice
fait et récitté en présence des citoyens François RIVIERE et Guilhaume CANTIE domiciliés audit Castres, signés avec moy Pierre MAHUZIES susdit nõre, les futurs époux et assistants de ce requis ont dit ne savoir.

Cantié   F. Riviere   Mahuziés

Notes

1. Le CM est établi au nom de Jean-Pierre BATIGNE, le mariage civil (24 germinal an IX) à Montfa le sera également. Cependant, malgré l'accord du père présent, Jean-Pierre BATIGNE qui est né le 1/1/1783 à Castres, métairie de St Jean, paroisse de ND de la Platé, de Jean et Jeanne SOL, y est aussitôt décédé le 12/1/1783. Il ne peut donc s'être marié et c'est son frère ainé, André, né le 5/12/1779 qui se marie ce jour-là sous le prénom de son cadet décédé.
   En témoignent les nombreuses étrangetés enregistrées au fil du temps :
   • Jeanne, première fille d'Anne BENOIT, née à Montfa, est dite de Jean-Pierre mais les autres enfants d'Anne ont pour père André BATIGNE! D'abord Etienne à Peyregoux, Marie et Rose à Vénès, et Magdeleine à Montfa
   • Jean-Pierre se marie mais jamais André!
   • André décède à Montfa, mais Jean-Pierre en tant qu'époux d'Anne BENOIT n'est jamais considéré comme décédé.
   • sa veuve, Anne BENOIT demeure au même lieu qu'André BATIGNE
   • Quand elle se remarie avec un Jean RIGAL à Montredon, elle est déclarée veuve de Jean-Pierre BATIGNE.
   
   Toutes les autres possibilités d'un couple homnyme André BATIGNE/ Anne BENOIT ayant été éliminées après le dépouillement de l'état civil des cantons de: Castres, Roquecourbe, Montredon, Lautrec, Réalmont, Vabres, Graulhet, le mariage Jean-Pierre BENOIT déclaré fils de Jean BATIGNE étant de toute façon impossible, c'est donc bien d'André son frère ainé qu'il s'agit.
   Il reste à établir pourquoi le père et le fils ont ainsi menti au notaire et à l'état-civil. Une hypothèse plausible conduit à penser qu'en se mariant à 21 ans, André prend le risque d'être appelé à l'armée. Sous l'identité de son frère qui aurait eu 17 ans (et ne pourrait le contredire) il échappe à la conscription. Une fois père de famille, et dans d'autres communes, il peut reprendre son identité. Mais rien n'est établi.

   Décès de Jean-Pierre BATIGNE:

   

2. Sur l'acte de mariage à la mairie de Montfa, la mère d'Anne BENOIT est dite Anne FAURY. Là encore, une investigation large ne fait apparaître aucun mariage BENOIT/FAU pour cette période mais un CM BENOIT/FAURY dont les dates et les lieux correspondants.